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Programmes, liens, prolongements de formations, propositions de didactisations, compte-rendus, fiches, synthèses, débats permettant de faire le lien entre histoire et géographie universitaires et enseignées. Blog de mutualisation d'un historien-géographe, enseignant-formateur de professeurs des écoles, destiné aux étudiants, aux enseignants stagiaires et titulaires en formation.

Deux citations en exergue rappelant l'importance de nos disciplines en société : "Homère est nouveau ce matin, et rien n'est peut-être aussi vieux que le journal d'aujourd'hui" (Charles PEGUY) ; "Si tu veux de la vérité, apprends la géographie : c'est elle qui dicte les commencements" (Erik ORSENNA, Mali, ô Mali, Paris, Stock, 2014).

jeudi 4 octobre 2018

Les grandes dates de l'histoire scolaire en France, du XIXe siècle à nos jours : scolarisation, publics scolaires, formation des maîtres, grandes et petites (r)évolutions

Télécharger la version complète de cette chronologie, présentée de manière synthétique ici :

1810 : La mise en place d’écoles normales pour la formation des maîtres est décidée par l’Empire napoléonien. Mais seule une école ouvre réellement ses portes à Strasbourg.

1816 : Une ordonnance du 29 février 1816 oblige chaque commune à proposer une instruction primaire gratuite aux enfants de familles modestes.

1833 : Loi Guizot : obligation d’ouvrir et d’entretenir une école de garçons dans les communes de plus de 500 habitants, avec l’aide financière de l’État si nécessaire.

1835 : Guizot crée les inspecteurs départementaux chargés du pilotage du réseau d’écoles primaires, à l’origine sous forte influence des maires et des curés.

1837 : Ordonnance créant les « salles d’asile ».

1850 : Loi Falloux : l’obligation communale d’entretenir une école de garçons et de filles (dans les villages de plus de 800 habitants) est renforcée.

1866 : Victor Duruy crée le certificat d’études primaires à passer dès l’âge de 12 ans pour attester d’un bagage culturel et moral minimal.

1867 : Loi Duruy : organisation officielle de l’enseignement primaire féminin
1868 : Octave Gréard, directeur de l’Instruction primaire du département de la Seine, reprend le principe des divisions de 1833 et répartit les élèves de son département en trois cycles.

1870 : la IIIe République est proclamée.

1872 : le ministre de l’Instruction publique Jules Simon reprend l’architecture en cycle mise en place par Octave Gréard dans le département de la Seine, et la généralise à toute la France de la manière suivante.

1877 : Le manuel de lecture de cours moyen Le Tour de France par deux enfants de G. Bruno est édité pour la première fois.

1879 : Jules Ferry, à l’initiative de Ferdinand Buisson, directeur de l’Instruction primaire de 1879 à 1896, fonde à Paris un musée pédagogique.

1880 : Jules Ferry, à la Chambre des députés, déclare le 13 juillet 1880 : « Le devoir de l’État en matière d’enseignement primaire est absolu, il le doit à tous », impliquant ainsi la gratuité et l’obligation scolaire. En revanche, le droit à l’enseignement secondaire est présenté comme une non-nécessité.

1881 : Loi Ferry (1) du 16 juin 1881 : gratuité de l’enseignement scolaire.

1882 : Loi Ferry (2) du 28 mars 1882 : obligation scolaire (de 6 à 13 ans révolus) et laïcité de l’enseignement primaire : la neutralité confessionnelle de l’enseignement est proclamée (les cours de religion n’ont plus lieu à l’école ; l’instruction morale et religieuse est remplacée par l’instruction morale et civique).

1882-1887 : Ferdinand Buisson, porteur du projet depuis 1878, soutenu par 1500 souscripteurs (directeurs d’école le plus souvent) publie les 4 tomes de son Dictionnaire de pédagogie.

1886 : Loi Goblet.

1887 : Le contenu de l’instruction morale et civique est précisé par des instructions officielles.

1889 : Loi faisant des instituteurs des fonctionnaires d’État entièrement rémunérés par celui-ci.

1901 : Loi Waldeck-Rousseau sur le droit d’association, qui soumet les congrégations religieuses qui font fonctionner une école à une autorisation préalable.

1904 : Loi du 7 juillet 1904 interdisant aux congrégations religieuses d’enseigner.

1905 : Loi de Séparation des Églises et de l’État du 9 décembre 1905.

1907 : Maria Montessori fonde la première Casa dei bambini à Rome.

1918 : Retour à la France de l’Alsace-Moselle, où la laïcité de la loi Ferry de 1882 n’a pas été introduite.

1921 : Un décret donne à la maternelle sa forme actuelle.

1930 : Gratuité de l’enseignement secondaire.

1932 : Le Ministère de l’Instruction publique est rebaptisé Ministère de l’Éducation nationale.

1933 : Un examen d’entrée en 6e est prévu, pour que le mérite scolaire de l’enfant soit reconnu, et non seulement par déterminisme social.

1936 : Victoire du Front populaire en France. Jean Zay ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts. L’obligation scolaire est prolongée de 13 à 14 ans.

1940 : Le régime de Vichy subventionne des écoles catholiques et annule l’interdiction faite aux congrégations religieuses d’enseigner.

1945 : Le plan Langevin-Wallon propose à la Libération une architecture claire du système éducatif français : le primaire, puis un cycle d’orientation des élèves âgés de 11 à 15 ans.

1948 : L’éducation devient un droit, inscrit dans la Déclaration universelle des Droits de l’Homme.

1959 : Réforme Berthoin : prolongation de l’obligation scolaire jusqu’à 16 ans. Loi Debré : l’enseignement public et privé sont vus comme complémentaires pour faire face à l’augmentation des effectifs : un contrat d’association permet à des établissements privés d’être reconnus, et l’État prend en charge le personnel et le fonctionnement de ces établissements « sous contrat ».

1964 : Publication des Invariants pédagogiques de Freinet.

1972 : Le jour de libre des enfants à l’école passe du jeudi au mercredi.

1975 : Loi René Haby organisant le collège « unique ».

1982 : Création des ZEP (Zones d’éducation prioritaires).

1984 : Le ministre Alain Savary doit démissionner en raison d’une mobilisation massive pour l’école libre.

1989 : Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE). En France, la loi d’orientation « Jospin », qui met l’ « élève au centre du système éducatif ».

1999 : Création du réseau d’éducation prioritaire (REP).

2004 : Loi du 15 mars 2004 encadrant, en application du principe de laïcité, le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles publiques.

2005 : Loi d’orientation introduisant la notion de « socle commun ».

2013 : Loi d’orientation et refondation de l’Ecole par le ministre de l’Education Vincent Peillon, Charte de la Laïcité et réforme des rythmes scolaires (9 demi-journées d’école par semaine, pas plus de 5h30 de cours et une pause méridienne d’au moins 1h30).

2014 : Un réseau prioritaire de rang un est piloté nationalement : REP+.

2017 : Un tiers des écoles revient à la semaine de 4 jours.

La situation actuelle :

Les rapports entre le privé et le public sont apaisés : 97 % du privé est « sous contrat », et scolarise 13 % des élèves du primaire et 21 % des élèves du secondaire. 95 % de cet enseignement privé sous contrat est délivré par un établissement catholique (Boissinot et Ferry, 2017, p.269).

12,4 millions d’élèves de 3 à 18 ans et 881.000 enseignants à la rentrée 2018 dans le public ;

Il y a 6.740.000 élèves à l’école primaire, et les pouvoirs publics dépensent 6.300 euros par an et par élève scolarisé en maternelle ou en élémentaire ;

La France compte 3300 classes uniques, réunissant des enfants d’âges différents (Boissinot et Ferry, 2017, p.317) ;

Il y a en moyenne 24 élèves par classe de maternelle et 23 à l’école élémentaire ;

En 2017, 2000 classes de CP de REP+ ont été dédoublées. En 2018, 3200 classes de CP sont dédoublées en REP, et 1500 classes de CE1 en REP+ ;

Lors des tests de la JDC (« Journée Défense et Citoyenneté »), de 5 à 6 % des Français âgés de 18 ans sont complètement analphabètes, et 7 % ne savent pas lire avec fluidité (Boissinot et Ferry, 2017, p.394).

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