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1810 : La mise en place d’écoles normales pour la formation des maîtres est décidée par l’Empire napoléonien. Mais seule une école ouvre réellement ses portes à Strasbourg.
1816 : Une ordonnance du 29
février 1816 oblige chaque commune à proposer une instruction primaire gratuite
aux enfants de familles modestes.
1833 : Loi Guizot : obligation
d’ouvrir et d’entretenir une école de garçons dans les communes de plus de 500
habitants, avec l’aide financière de l’État si nécessaire.
1835 : Guizot crée les
inspecteurs départementaux chargés du pilotage du réseau d’écoles primaires, à
l’origine sous forte influence des maires et des curés.
1837 : Ordonnance créant les « salles d’asile ».
1850 : Loi Falloux : l’obligation communale d’entretenir une école de
garçons et de filles (dans les villages de plus de 800 habitants) est renforcée.
1866 : Victor Duruy crée le
certificat d’études primaires à passer dès l’âge de 12 ans pour attester d’un
bagage culturel et moral minimal.
1867 : Loi Duruy : organisation officielle de l’enseignement primaire
féminin
1868 : Octave Gréard, directeur
de l’Instruction primaire du département de la Seine, reprend le principe des
divisions de 1833 et répartit les élèves de son département en trois cycles.
1870 : la IIIe
République est proclamée.
1872 : le ministre de l’Instruction
publique Jules Simon reprend l’architecture en cycle mise en place par Octave
Gréard dans le département de la Seine, et la généralise à toute la France de
la manière suivante.
1877 : Le manuel de lecture
de cours moyen Le Tour de France par deux
enfants de G. Bruno est édité pour la première fois.
1879 : Jules Ferry, à l’initiative
de Ferdinand Buisson, directeur de l’Instruction primaire de 1879 à 1896, fonde
à Paris un musée pédagogique.
1880 : Jules Ferry, à la
Chambre des députés, déclare le 13 juillet 1880 : « Le devoir de l’État
en matière d’enseignement primaire est absolu, il le doit à tous »,
impliquant ainsi la gratuité et l’obligation scolaire. En revanche, le droit à l’enseignement
secondaire est présenté comme une non-nécessité.
1881 : Loi Ferry (1) du 16 juin 1881 : gratuité de l’enseignement
scolaire.
1882 : Loi Ferry (2) du 28 mars 1882 : obligation scolaire (de 6 à 13
ans révolus) et laïcité de l’enseignement primaire : la neutralité
confessionnelle de l’enseignement est proclamée (les cours de religion n’ont
plus lieu à l’école ; l’instruction morale et religieuse est remplacée par
l’instruction morale et civique).
1882-1887 : Ferdinand
Buisson, porteur du projet depuis 1878, soutenu par 1500 souscripteurs (directeurs
d’école le plus souvent) publie les 4 tomes de son Dictionnaire de pédagogie.
1886 : Loi Goblet.
1887 : Le contenu de l’instruction
morale et civique est précisé par des instructions officielles.
1889 : Loi faisant des
instituteurs des fonctionnaires d’État entièrement rémunérés par celui-ci.
1901 : Loi Waldeck-Rousseau sur le droit d’association, qui soumet les
congrégations religieuses qui font fonctionner une école à une autorisation
préalable.
1904 : Loi du 7 juillet 1904
interdisant aux congrégations religieuses d’enseigner.
1905 : Loi de Séparation des Églises
et de l’État du 9 décembre 1905.
1907 : Maria Montessori
fonde la première Casa dei bambini à
Rome.
1918 : Retour à la France de
l’Alsace-Moselle, où la laïcité de la loi Ferry de 1882 n’a pas été introduite.
1921 : Un décret donne à la
maternelle sa forme actuelle.
1930 : Gratuité de l’enseignement
secondaire.
1932 : Le Ministère de l’Instruction
publique est rebaptisé Ministère de l’Éducation nationale.
1933 : Un examen d’entrée en
6e est prévu, pour que le mérite scolaire de l’enfant soit reconnu,
et non seulement par déterminisme social.
1936 : Victoire du Front
populaire en France. Jean Zay
ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts. L’obligation
scolaire est prolongée de 13 à 14 ans.
1940 : Le régime de Vichy subventionne
des écoles catholiques et annule l’interdiction faite aux congrégations
religieuses d’enseigner.
1945 : Le plan Langevin-Wallon
propose à la Libération une architecture claire du système éducatif français :
le primaire, puis un cycle d’orientation des élèves âgés de 11 à 15 ans.
1948 : L’éducation devient
un droit, inscrit dans la Déclaration
universelle des Droits de l’Homme.
1959 : Réforme Berthoin :
prolongation de l’obligation scolaire jusqu’à 16 ans. Loi Debré : l’enseignement public et privé sont vus comme
complémentaires pour faire face à l’augmentation des effectifs : un
contrat d’association permet à des établissements privés d’être reconnus, et l’État
prend en charge le personnel et le fonctionnement de ces établissements « sous
contrat ».
1964 : Publication des Invariants pédagogiques de Freinet.
1972 : Le jour de libre des
enfants à l’école passe du jeudi au mercredi.
1975 : Loi René Haby organisant le collège « unique ».
1982 : Création des ZEP (Zones d’éducation prioritaires).
1984 : Le ministre Alain
Savary doit démissionner en raison d’une mobilisation massive pour l’école
libre.
1989 : Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE). En France, la loi d’orientation « Jospin »,
qui met l’ « élève au centre du système éducatif ».
1999 : Création du réseau d’éducation
prioritaire (REP).
2004 : Loi du 15 mars 2004 encadrant,
en application du principe de laïcité, le port de signes ou de tenues
manifestant une appartenance religieuse dans les écoles publiques.
2005 : Loi d’orientation
introduisant la notion de « socle commun ».
2013 : Loi d’orientation et refondation
de l’Ecole par le ministre de l’Education Vincent Peillon, Charte de la Laïcité et réforme des rythmes scolaires (9 demi-journées
d’école par semaine, pas plus de 5h30 de cours et une pause méridienne d’au
moins 1h30).
2014 : Un réseau prioritaire
de rang un est piloté nationalement : REP+.
2017 : Un tiers des écoles
revient à la semaine de 4 jours.
La situation actuelle :
Les rapports entre le privé et le
public sont apaisés : 97 % du privé est « sous contrat », et
scolarise 13 % des élèves du primaire et 21 % des élèves du secondaire. 95 % de
cet enseignement privé sous contrat est délivré par un établissement catholique
(Boissinot et Ferry, 2017, p.269).
12,4 millions d’élèves de 3 à 18
ans et 881.000 enseignants à la rentrée 2018 dans le public ;
Il y a 6.740.000 élèves à l’école
primaire, et les pouvoirs publics dépensent 6.300 euros par an et par élève scolarisé
en maternelle ou en élémentaire ;
La France compte 3300 classes
uniques, réunissant des enfants d’âges différents (Boissinot et Ferry, 2017, p.317) ;
Il y a en moyenne 24 élèves par
classe de maternelle et 23 à l’école élémentaire ;
En 2017, 2000 classes de CP de
REP+ ont été dédoublées. En 2018, 3200 classes de CP sont dédoublées en REP, et
1500 classes de CE1 en REP+ ;
Lors des tests de la JDC (« Journée
Défense et Citoyenneté »), de 5 à 6 % des Français âgés de 18 ans sont
complètement analphabètes, et 7 % ne savent pas lire avec fluidité (Boissinot
et Ferry, 2017, p.394).
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