Hi-Gé

Programmes, liens, prolongements de formations, propositions de didactisations, compte-rendus, fiches, synthèses, débats permettant de faire le lien entre histoire et géographie universitaires et enseignées. Blog de mutualisation d'un historien-géographe, enseignant-formateur de professeurs des écoles, destiné aux étudiants, aux enseignants stagiaires et titulaires en formation.

Deux citations en exergue rappelant l'importance de nos disciplines en société : "Homère est nouveau ce matin, et rien n'est peut-être aussi vieux que le journal d'aujourd'hui" (Charles PEGUY) ; "Si tu veux de la vérité, apprends la géographie : c'est elle qui dicte les commencements" (Erik ORSENNA, Mali, ô Mali, Paris, Stock, 2014).

mercredi 31 octobre 2018

UE 716 - Epreuve de 2e session

Epreuve de 2e session de l'UE 716 (histoire-géo) tombée le 28 juin 2016, à télécharger ici.

UE 716 - Epreuves de contrôle continu de première session (2017-2018)

Deux épreuves de contrôle continu, pour l'UE 716, au 1er semestre de l'année 2017-2018 pour les M1 MEEF :
- premier exercice, du 22 novembre 2017, sur les connaissances en histoire/EMC, à télécharger ici ;
- deuxième exercice, du 10 janvier 2018, sur la didactique en géographie, à télécharger ici.

Attention : marche à suivre pour télécharger les fichiers

Blogger ne permet pas de joindre des fichiers à télécharger. Je suis donc obligé de passer par uploaded.net. Bien évidemment, ignorez toutes les publicités si/quand elles s'affichent. Ne cliquez pas sur les boutons orange et vert, mais sur
- "FREE DOWNLOAD", puis attendre 30 secondes ;
- Puis cochez la case "Je ne suis pas un robot" ;
- Acceptez de télécharger le fichier qui porte le nom du document pdf que vous recherchez ;
- Le téléchargement est possible une fois par heure (revenez plus tard pour télécharger un autre fichier éventuellement... le temps de lire ou de faire l'exercice par exemple !) 


jeudi 25 octobre 2018

Célestin Freinet (1896-1966) : la joie de vivre à l'école


Bio : En 1964, cet instituteur de Provence ayant développé dans sa classe de nouvelles pratiques pédagogiques depuis les années 1920 publie à la fin de sa carrière une petite brochure intitulée Les invariants pédagogiques, mettant en avant 30 techniques auxquelles les enseignants et éducateurs peuvent se fier. Son texte s’inscrit dans le mouvement dit « de l’École moderne ». Freinet écarte toutes les théories pédagogiques et convoque le bon sens, la simplicité et l’attention à « la vie » pour faire des recommandations. Les idées de Freinet ne sont pas moins militantes pour autant : elles reposent sur l’introduction de pratiques démocratiques en classe, les expériences sensibles et la créativité des élèves.

Idées : L’élève n’est plus seulement actif dans les apprentissages, mais élabore lui-même ses outils de recherche et ses productions. L’élève « vit » (existe, agit, s’émancipe) et ressent de motivation et de la joie dans la pratique d’activités dont il est à l’initiative. Le travail ne doit pas être une corvée mais « illuminer la vie » (invariant n°9). Les « techniques », reposant sur la libre expression, le tâtonnement expérimental et la coopération, remplacent les leçons subies frontalement : texte libre, correspondance, outils d’autocorrection, moments de coopération, impression et publication de journaux. Dans la classe, le tableau noir est remplacé par un tableau vert, les bancs par des chaises individuelles, une bibliothèque, une caisse à outils, un coin « jardin », une imprimerie, un appareil photo sont à la disposition des élèves. Freinet souhaite briser les chaînes de l’autorité qui sévit en famille et à l’école, empêche les enfants d’apprendre à se commander eux-mêmes, et ne conduit finalement enfants et futurs adultes qu’à chercher des moyens pour échapper à l’autorité. L’enjeu des techniques recommandées par Freinet est de donner aux élèves le pouvoir de décider, les rendre conscients de leurs choix, responsables et autonomes car « on prépare la démocratie de demain par la démocratie à l’École. Un régime autoritaire à l’École ne saurait être formateur de citoyens démocrates » (invariant n°27 de son texte de 1964).

jeudi 4 octobre 2018

Les grandes dates de l'histoire scolaire en France, du XIXe siècle à nos jours : scolarisation, publics scolaires, formation des maîtres, grandes et petites (r)évolutions

Télécharger la version complète de cette chronologie, présentée de manière synthétique ici :

1810 : La mise en place d’écoles normales pour la formation des maîtres est décidée par l’Empire napoléonien. Mais seule une école ouvre réellement ses portes à Strasbourg.

1816 : Une ordonnance du 29 février 1816 oblige chaque commune à proposer une instruction primaire gratuite aux enfants de familles modestes.

1833 : Loi Guizot : obligation d’ouvrir et d’entretenir une école de garçons dans les communes de plus de 500 habitants, avec l’aide financière de l’État si nécessaire.

1835 : Guizot crée les inspecteurs départementaux chargés du pilotage du réseau d’écoles primaires, à l’origine sous forte influence des maires et des curés.

1837 : Ordonnance créant les « salles d’asile ».

1850 : Loi Falloux : l’obligation communale d’entretenir une école de garçons et de filles (dans les villages de plus de 800 habitants) est renforcée.

1866 : Victor Duruy crée le certificat d’études primaires à passer dès l’âge de 12 ans pour attester d’un bagage culturel et moral minimal.

1867 : Loi Duruy : organisation officielle de l’enseignement primaire féminin
1868 : Octave Gréard, directeur de l’Instruction primaire du département de la Seine, reprend le principe des divisions de 1833 et répartit les élèves de son département en trois cycles.

1870 : la IIIe République est proclamée.

1872 : le ministre de l’Instruction publique Jules Simon reprend l’architecture en cycle mise en place par Octave Gréard dans le département de la Seine, et la généralise à toute la France de la manière suivante.

1877 : Le manuel de lecture de cours moyen Le Tour de France par deux enfants de G. Bruno est édité pour la première fois.

1879 : Jules Ferry, à l’initiative de Ferdinand Buisson, directeur de l’Instruction primaire de 1879 à 1896, fonde à Paris un musée pédagogique.

1880 : Jules Ferry, à la Chambre des députés, déclare le 13 juillet 1880 : « Le devoir de l’État en matière d’enseignement primaire est absolu, il le doit à tous », impliquant ainsi la gratuité et l’obligation scolaire. En revanche, le droit à l’enseignement secondaire est présenté comme une non-nécessité.

1881 : Loi Ferry (1) du 16 juin 1881 : gratuité de l’enseignement scolaire.

1882 : Loi Ferry (2) du 28 mars 1882 : obligation scolaire (de 6 à 13 ans révolus) et laïcité de l’enseignement primaire : la neutralité confessionnelle de l’enseignement est proclamée (les cours de religion n’ont plus lieu à l’école ; l’instruction morale et religieuse est remplacée par l’instruction morale et civique).

1882-1887 : Ferdinand Buisson, porteur du projet depuis 1878, soutenu par 1500 souscripteurs (directeurs d’école le plus souvent) publie les 4 tomes de son Dictionnaire de pédagogie.

1886 : Loi Goblet.

1887 : Le contenu de l’instruction morale et civique est précisé par des instructions officielles.

1889 : Loi faisant des instituteurs des fonctionnaires d’État entièrement rémunérés par celui-ci.

1901 : Loi Waldeck-Rousseau sur le droit d’association, qui soumet les congrégations religieuses qui font fonctionner une école à une autorisation préalable.

1904 : Loi du 7 juillet 1904 interdisant aux congrégations religieuses d’enseigner.

1905 : Loi de Séparation des Églises et de l’État du 9 décembre 1905.

1907 : Maria Montessori fonde la première Casa dei bambini à Rome.

1918 : Retour à la France de l’Alsace-Moselle, où la laïcité de la loi Ferry de 1882 n’a pas été introduite.

1921 : Un décret donne à la maternelle sa forme actuelle.

1930 : Gratuité de l’enseignement secondaire.

1932 : Le Ministère de l’Instruction publique est rebaptisé Ministère de l’Éducation nationale.

1933 : Un examen d’entrée en 6e est prévu, pour que le mérite scolaire de l’enfant soit reconnu, et non seulement par déterminisme social.

1936 : Victoire du Front populaire en France. Jean Zay ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts. L’obligation scolaire est prolongée de 13 à 14 ans.

1940 : Le régime de Vichy subventionne des écoles catholiques et annule l’interdiction faite aux congrégations religieuses d’enseigner.

1945 : Le plan Langevin-Wallon propose à la Libération une architecture claire du système éducatif français : le primaire, puis un cycle d’orientation des élèves âgés de 11 à 15 ans.

1948 : L’éducation devient un droit, inscrit dans la Déclaration universelle des Droits de l’Homme.

1959 : Réforme Berthoin : prolongation de l’obligation scolaire jusqu’à 16 ans. Loi Debré : l’enseignement public et privé sont vus comme complémentaires pour faire face à l’augmentation des effectifs : un contrat d’association permet à des établissements privés d’être reconnus, et l’État prend en charge le personnel et le fonctionnement de ces établissements « sous contrat ».

1964 : Publication des Invariants pédagogiques de Freinet.

1972 : Le jour de libre des enfants à l’école passe du jeudi au mercredi.

1975 : Loi René Haby organisant le collège « unique ».

1982 : Création des ZEP (Zones d’éducation prioritaires).

1984 : Le ministre Alain Savary doit démissionner en raison d’une mobilisation massive pour l’école libre.

1989 : Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE). En France, la loi d’orientation « Jospin », qui met l’ « élève au centre du système éducatif ».

1999 : Création du réseau d’éducation prioritaire (REP).

2004 : Loi du 15 mars 2004 encadrant, en application du principe de laïcité, le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles publiques.

2005 : Loi d’orientation introduisant la notion de « socle commun ».

2013 : Loi d’orientation et refondation de l’Ecole par le ministre de l’Education Vincent Peillon, Charte de la Laïcité et réforme des rythmes scolaires (9 demi-journées d’école par semaine, pas plus de 5h30 de cours et une pause méridienne d’au moins 1h30).

2014 : Un réseau prioritaire de rang un est piloté nationalement : REP+.

2017 : Un tiers des écoles revient à la semaine de 4 jours.

La situation actuelle :

Les rapports entre le privé et le public sont apaisés : 97 % du privé est « sous contrat », et scolarise 13 % des élèves du primaire et 21 % des élèves du secondaire. 95 % de cet enseignement privé sous contrat est délivré par un établissement catholique (Boissinot et Ferry, 2017, p.269).

12,4 millions d’élèves de 3 à 18 ans et 881.000 enseignants à la rentrée 2018 dans le public ;

Il y a 6.740.000 élèves à l’école primaire, et les pouvoirs publics dépensent 6.300 euros par an et par élève scolarisé en maternelle ou en élémentaire ;

La France compte 3300 classes uniques, réunissant des enfants d’âges différents (Boissinot et Ferry, 2017, p.317) ;

Il y a en moyenne 24 élèves par classe de maternelle et 23 à l’école élémentaire ;

En 2017, 2000 classes de CP de REP+ ont été dédoublées. En 2018, 3200 classes de CP sont dédoublées en REP, et 1500 classes de CE1 en REP+ ;

Lors des tests de la JDC (« Journée Défense et Citoyenneté »), de 5 à 6 % des Français âgés de 18 ans sont complètement analphabètes, et 7 % ne savent pas lire avec fluidité (Boissinot et Ferry, 2017, p.394).