Hi-Gé

Programmes, liens, prolongements de formations, propositions de didactisations, compte-rendus, fiches, synthèses, débats permettant de faire le lien entre histoire et géographie universitaires et enseignées. Blog de mutualisation d'un historien-géographe, enseignant-formateur de professeurs des écoles, destiné aux étudiants, aux enseignants stagiaires et titulaires en formation.

Deux citations en exergue rappelant l'importance de nos disciplines en société : "Homère est nouveau ce matin, et rien n'est peut-être aussi vieux que le journal d'aujourd'hui" (Charles PEGUY) ; "Si tu veux de la vérité, apprends la géographie : c'est elle qui dicte les commencements" (Erik ORSENNA, Mali, ô Mali, Paris, Stock, 2014).

samedi 2 mars 2019

UE 1040 - La littérature jeunesse pour déconstruire les stéréotypes et construire l'égalité filles-garçons

L'inégalité hommes/femmes n'a rien de naturelle : c'est une construction sociale qui a tendance à perdurer, avec une forte intériorisation des normes, considérées comme des évidences. D'un côté, les hommes sont désireux de conserver une forme de supériorité. De l'autre, les femmes se retrouvent à tolérer voire à défendre l'existence de ces inégalités qui rassurent par la fixité de ce qu'on considère à tort comme des repères.

Depuis les années 1970, la littérature jeunesse s'est emparée de ce combat contre les stéréotypes genrés et une plus grande égalité entre les sexes. Il existe plusieurs générations de publications. Les livres jeunesse les plus anciens reposent souvent sur le maniement d'un contre-stéréotype (les filles qui ont des comportements de garçons et des garçons qui revendiquent le droit d'avoir des traits féminins). Somme toute, ce type d'album reproduit en creux les stéréotypes de genre qu'il prétend combattre. L'inversion des rôles "genrés" n'est d'ailleurs pas toujours adroitement présentée : certains albums laissent aujourd'hui l'impression d'un carnaval grotesque échangeant les identités hommes/femmes de leurs personnages, ce qui pourrait indirectement construire ou renforcer chez les élèves, de façon tout-à-fait contreproductive, une représentation de ce qu'est la normalité masculine ou féminine, à l'inverse de ce que l'album entend démontrer.

Depuis les années 2000 et encore plus dans les années 2010, les albums insistent davantage sur le libre-arbitre de chacun, l'identité de chacun qui ne dépend pas exclusivement du sexe masculin ou féminin, la luttre contre tous les stéréotypes et toutes les discriminations ou plafonds de verre qui pèseraient sur une partie de la population. La question de l'égalité hommes-femmes est donc de moins en moins séparée de la question de la lutte contre toutes les inégalités, quelles qu'elles soient.