Il convient, lorsqu'on évoque un document, de distinguer sa nature, son type et sa fonction :
- la nature d'un document permet de l'identifier : dire ce que c'est (texte, image, graphique, son, extrait vidéo), de l'associer à un auteur, une date ou un contexte de production.
- le type de document permet de dire qui l'a réalisé, de préciser son origine : s'agit-il d'une source (document authentique, trouvé aux archives ou par les archéologues, et présentée telle quelle), d'une source retravaillée par des spécialistes pour l'éditer/la présenter au public, d'une source retravaillée par des didacticiens (un texte expurgé d'éléments non retenus) ou d'un document réalisé aujourd'hui par des didacticiens pour évoquer une période du passé (une carte, un diagramme) à partir de données de la recherche ?
- la fonction du document permet de préciser l'usage que l'enseignant pense pouvoir en faire : document d'accroche, document outil pour répondre à un questionnement, où puiser des informations en phase de recherche, document de contextualisation ou de transposition. Dans tous les cas, un document ne peut pas être simplement illustratif ou exhibé en preuve par l'enseignant pour prouver aux élèves que ce qu'il vient de dire est vrai.
Dans ces conditions, on ne peut pas utiliser indifféremment tous ces mots. Une source est un document authentique, sans en préciser la nature. Un témoignage donne la nature du document, mais on ne sait pas d'emblée s'il s'agit d'un témoignage "d'époque" (dans ce cas, ce serait une source) ou le récit d'un témoin de fait divers aujourd'hui. Et ce qui fait son intérêt historique (ou non) procède d'un jugement de valeur à un instant précis, mais qui ne repose sur rien (un "témoignage" inintéressant au premier abord peut le devenir pour un historien qui travaille sur une problématique nouvelle et qu'on n'envisageait pas au départ). Il faut donc veiller à associer les bons mots aux bons adjectifs.
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