La laïcité n'est pas facile à définir, mais ce n'est pas pour autant qu'il faut se contenter de classer des comportements conformes à la laïcité (le non-port de signes ostensibles pour les élèves à l'école ; l'absence totale et complète de signes religieux pour les enseignants, qui ont un devoir de neutralité, et qui ne doivent même pas porter de signes discrets) et non-conformes à la laïcité.
La laïcité est à la fois :
- l'un des quatre principes de la République mentionnés dans l'article 1 de la Constitution de 1958 : "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et
sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans
distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les
croyances. Son organisation est décentralisée".
- une valeur, mais une valeur de justice (un dispositif qui assure la liberté de conscience de tous ; tout en reposant sur elle) et non une valeur morale (une conception du bien) (Kahn, 2007). Les valeurs à proprement parler de la République française sont celles de la devise "liberté, égalité, fraternité". Elles sont au nombre de trois, mais certains auteurs y rajoutent la laïcité.
Ce n’est pas l’avis de Nicolas
Cadène, de l’Observatoire de la laïcité, mais ce dernier considère que la laïcité
est une condition pour que les trois valeurs « liberté, égalité,
fraternité » puissent être atteintes.
La laïcité est la neutralité de l'Etat en matière religieuse : il ne reconnaît, ne soutient et ne subventionne aucun culte (c'est l'article 2 de la loi de Séparation de l'Eglise et de l'Etat). Mais la laïcité ne se définit pas seulement par cette séparation du religieux et du politique. Pour être complet, la laïcité a une dimension sociale et une dimension philosophique en plus de cette définition purement juridique. Voir le schéma heuristique proposé dans la mallette de la laïcité réalisée par Nathalie Broc et Daniel Fischer à l'ESPE de Sarreguemines, à retrouver sur ce site internet.
Faut-il parler de "séparation de l'Eglise et de l'Etat" ou "des Eglises et de l'Etat" ?
Juridiquement, il convient de parler de la loi de séparation DES Eglises et de l'Etat (c'est sous ce nom qu'apparaît aujourd'hui la loi votée en 1905 sur Legifrance). Mais par abus de langage, et en rappel du contexte de 1905, où l'Eglise catholique était encore très puissante, on parle de "Séparation de l'Eglise et de l'Etat".
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