Hi-Gé

Programmes, liens, prolongements de formations, propositions de didactisations, compte-rendus, fiches, synthèses, débats permettant de faire le lien entre histoire et géographie universitaires et enseignées. Blog de mutualisation d'un historien-géographe, enseignant-formateur de professeurs des écoles, destiné aux étudiants, aux enseignants stagiaires et titulaires en formation.

Deux citations en exergue rappelant l'importance de nos disciplines en société : "Homère est nouveau ce matin, et rien n'est peut-être aussi vieux que le journal d'aujourd'hui" (Charles PEGUY) ; "Si tu veux de la vérité, apprends la géographie : c'est elle qui dicte les commencements" (Erik ORSENNA, Mali, ô Mali, Paris, Stock, 2014).

jeudi 29 novembre 2018

La différenciation pédagogique : oui, mais comment ?


La différenciation pédagogique est une nécessité « contextuelle et institutionnelle » (MEN, 2017), car le rôle de l’enseignant est de faire travailler des élèves de niveaux différents et de les faire progresser à leur rythme. Elle s’oppose, en France, à la différenciation structurelle, qui conduit dans certains pays à réorienter les élèves en difficulté vers des structures prévues par le système éducatif national.
La différenciation pédagogique, en opposition à la différenciation structurelle verticale (redoublement) ou horizontale (différentes filières), procède d’un « étiquetage social faible » et peut se définir comme la « création, par l’enseignant, de dispositifs et d’activités qui répondent aux besoins des élèves. Exemples : ateliers, travaux de groupe, activités à option, dispositifs individualisés, projets personnalisés » (Allal, 2017, p.169)

Elle est au cœur du métier d’enseignant, et transversale lorsque les jeunes enseignants cherchent à bâtir les compétences du référentiel, notamment la P3 « Construire, mettre en œuvre et animer des situations d'enseignement et d'apprentissage prenant en compte la diversité des élèves », la CC3 « Connaître les élèves et les processus d'apprentissage » et la CC4 « Prendre en compte la diversité des élèves ». 

Néanmoins, les enseignants français semblent significativement moins sensibilisés, voire moins formés à cette question que dans les autres pays développés : seuls 15 % des professeurs des écoles de CM1 ont bénéficié de plusieurs formations (plus d’une) sur le sujet, contre 42 % en moyenne dans les autres pays de l’enquête (enquête TIMSS 2015).
Pour y parvenir, l’enseignant peut jouer sur 4 variables :
-  "Les contenus : sans diminuer les exigences à long terme, l’enseignant propose des tâches et/ou des étayages et/ou des supports différents pour l’acquisition d’une même compétence" ;
-  "Les structures : les modalités d’organisation des groupes d’élèves et de la tâche. Varier les structures englobe également les modifications d’organisation de la classe (espace, temps, ressources matérielles" ;
- "Les productions : varier les productions, écrites, orales, graphiques, multimédia… offre différentes options aux élèves pour exprimer leurs progrès" ;
-  "Les processus : varier tout autant les démarches des élèves pour une même compétence, que les démarches didactiques des enseignants" (MEN, 2017).

La différenciation pédagogique informelle, que les enseignants commencent par mettre en place le plus souvent intuitivement, repose sur un encadrement plus important apporté aux élèves en difficulté, et la modification d’un ou de plusieurs paramètres d’une activité proposée à la classe : temps imparti, difficulté ou longueur d’une tâche, proposée aux élèves de manière adaptée en ce qu’elle est, pour eux, ni trop facile ni trop difficile, mais dans la « zone proximale de développement » chère à Lev Vygotski (Blais, Gauchet & Ottavi, 2016). 

Même si ces méthodes sont louables, elles ne conduisent pas à de la réelle différenciation pédagogique, qui mérite d’être davantage institutionnalisée (prévue dans la conception des séquences, précisée dans les écrits professionnels) et qui doit s’adresser à tous les élèves (pas seulement les élèves en difficulté). Cela nécessite souvent une refonte complète de la pratique des enseignants, qui se sentent démunis lorsqu’ils prennent la mesure du travail à accomplir. Beaucoup de documents institutionnels ou formatifs donnent des pistes de différenciation, mais il est parfois difficile de faire le tri entre ce qui relève de recommandations didactiques valables même quand on ne cherche pas à différencier (varier les supports, les méthodes de travail ; formuler des objectifs précis, explicites, de court terme et fonctionnels ; effectuer des tests fréquents et apporter aux élèves des feedbacks rapprochés ; expliciter en début de séance quels sont les objectifs déjà atteints et lesquels seront poursuivis désormais). 

De nombreux articles théoriques expliquent quels sont les différents types de différenciation possible d’un point de vue institutionnel (CNESCO, IFE et ENS-Lyon, 2017). Deux grandes visions de la différenciation coexistent, sans s’opposer (car elles peuvent être combinées dans la pratique) : la différenciation successive, qui conduit à alterner différentes modalités de travail pour permettre à tous, au bout du compte, d’atteindre le même objectif ; et la différenciation simultanée, plus difficile à mettre en place, et qui permet aux élèves de travailler en même temps à des tâches diverses mais adaptées à leurs besoins (Robbes, 2009).

Voici, concrètement, 9 solutions à mettre en place dans sa classe : télécharger ici la suite du document complet.

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