Extraits du BO du 26 mars 2015 concernant nos disciplines (histoire, géographie, éducation morale et civique).
EMC
Tout le point 1 ("1. Une école qui s'adapte aux jeunes enfants") correspond en soi déjà à de l'EMC, puisqu'il s'agit de la socialisation des enfants à l'école. Mais cet aspect apparaît surtout dans le point 3 que voici :
3. Une école où les enfants vont apprendre ensemble et vivre ensemble
L'école maternelle structure les apprentissages autour d'un enjeu de
formation central pour les enfants : « Apprendre ensemble et vivre
ensemble ». La classe et le groupe constituent une communauté
d'apprentissage qui établit les bases de la construction d'une
citoyenneté respectueuse des règles de la laïcité et ouverte sur la
pluralité des cultures dans le monde. C'est dans ce cadre que l'enfant
est appelé à devenir élève, de manière très progressive sur l'ensemble
du cycle. Les enfants apprennent à repérer les rôles des différents
adultes, la fonction des différents espaces dans la classe, dans l'école
et les règles qui s'y rattachent. Ils sont consultés sur certaines
décisions les concernant et découvrent ainsi les fondements du débat
collectif. L'école maternelle assure ainsi une première acquisition des
principes de la vie en société. L'accueil et la scolarisation des
enfants handicapés participent à cet enjeu pour ces enfants eux-mêmes et
contribuent à développer pour tous un regard positif sur les
différences. L'ensemble des adultes veille à ce que tous les enfants
bénéficient en toutes circonstances d'un traitement équitable. L'école
maternelle construit les conditions de l'égalité, notamment entre les
filles et les garçons.
3.1. Comprendre la fonction de l'école
L'école maternelle est le lieu où l'enfant se familiarise
progressivement avec une manière d'apprendre spécifique ; celle-ci
s'appuie sur des activités, des expériences à sa portée, mais suppose
qu'il en tire des connaissances ou des savoir-faire avec l'aide des
autres enfants et de l'enseignant. Le langage, dans la diversité de ses
usages, a une place importante dans ce processus. L'enfant apprend en
même temps à entrer dans un rythme collectif (faire quelque chose ou
être attentif en même temps que les autres, prendre en compte des
consignes collectives) qui l'oblige à renoncer à ses désirs immédiats.
L'école maternelle initie ainsi la construction progressive d'une
posture d'élève.
L'enseignant rend lisibles les exigences de la situation scolaire par
des mises en situations et des explications qui permettent aux enfants -
et à leurs parents - de les identifier et de se les approprier. Il
incite à coopérer, à s'engager dans l'effort, à persévérer grâce à ses
encouragements et à l'aide des pairs. Il encourage à développer des
essais personnels, prendre des initiatives, apprendre progressivement à
faire des choix.
Il aide à identifier les objets sur lesquels portent les
apprentissages, fait acquérir des habitudes de travail qui vont évoluer
au fil du temps et que les enfants pourront transférer. Pour ce faire,
il s'attache à faire percevoir la continuité entre les situations
d'apprentissage, les liens entre les différentes séances. Pour
stabiliser les premiers repères, il utilise des procédés identiques dans
ses manières de questionner le groupe, de faire expliciter par les
enfants l'activité qui va être la leur, d'amener à reformuler ce qui a
été dit, de produire eux-mêmes des explications pour d'autres à propos
d'une tâche déjà vécue.
L'enseignant exerce les enfants à l'identification des différentes
étapes de l'apprentissage en utilisant des termes adaptés à leur âge. Il
les aide à se représenter ce qu'ils vont devoir faire, avec quels
outils et selon quels procédés. Il définit des critères de réussite pour
que chacun puisse situer le chemin qu'il a réalisé et perçoive les
progrès qu'il doit encore effectuer.
3.2. Se construire comme personne singulière au sein d'un groupe
Se construire comme personne singulière, c'est découvrir le rôle du
groupe dans ses propres cheminements, participer à la réalisation de
projets communs, apprendre à coopérer. C'est progressivement partager
des tâches et prendre des initiatives et des responsabilités au sein du
groupe. Par sa participation, l'enfant acquiert le goût des activités
collectives, prend du plaisir à échanger et à confronter son point de
vue à celui des autres. Il apprend les règles de la communication et de
l'échange. L'enseignant a le souci de guider la réflexion collective
pour que chacun puisse élargir sa propre manière de voir ou de penser.
Ainsi, l'enfant trouve sa place dans le groupe, se fait reconnaître
comme une personne à part entière et éprouve le rôle des autres dans la
construction des apprentissages.
Dans un premier temps, les règles collectives sont données et
justifiées par l'enseignant qui signifie à l'enfant les droits
(s'exprimer, jouer, apprendre, faire des erreurs, être aidé et
protégé...) et les obligations dans la collectivité scolaire (attendre
son tour, partager les objets, ranger, respecter le matériel...). Leur
appropriation passe par la répétition d'activités rituelles et une
première réflexion sur leur application. Progressivement, les enfants
sont conduits à participer à une élaboration collective de règles de vie
adaptées à l'environnement local.
À travers les situations concrètes de la vie de la classe, une
première sensibilité aux expériences morales (sentiment d'empathie,
expression du juste et de l'injuste, questionnement des stéréotypes...)
se construit. Les histoires lues, contes et saynètes y contribuent ; la
mise en scène de personnages fictifs suscite des possibilités
diversifiées d'identification et assure en même temps une mise à
distance suffisante. Au fil du cycle, l'enseignant développe la capacité
des enfants à identifier, exprimer verbalement leurs émotions et leurs
sentiments. Il est attentif à ce que tous puissent développer leur
estime de soi, s'entraider et partager avec les autres.
Histoire et géographie : "temps" et "espace"
Dans les 5 domaines d'apprentissages retenus par le BO, c'est surtout le domaine 5, dans lequel les notions d'espace et de temps sont construites, qui tient notre attention :
5. Explorer le monde
5.1. Se repérer dans le temps et l'espace
Dès leur naissance, par leurs activités exploratoires, les enfants
perçoivent intuitivement certaines dimensions spatiales et temporelles
de leur environnement immédiat. Ces perceptions leur permettent
d'acquérir, au sein de leurs milieux de vie, une première série de
repères, de développer des attentes et des souvenirs d'un passé récent.
Ces connaissances demeurent toutefois implicites et limitées. L'un des
objectifs de l'école maternelle est précisément de les amener
progressivement à considérer le temps et l'espace comme des dimensions
relativement indépendantes des activités en cours, et à commencer à les
traiter comme telles. Elle cherche également à les amener à dépasser peu
à peu leur propre point de vue et à adopter celui d'autrui.
5.1.1. Objectifs visés et éléments de progressivité
L'école maternelle vise la construction de repères temporels et la
sensibilisation aux durées : temps court (celui d'une activité avec son
avant et son après, journée) et temps long (succession des jours dans la
semaine et le mois, succession des saisons). L'appréhension du temps
très long (temps historique) est plus difficile notamment en ce qui
concerne la distinction entre passé proche et passé lointain.
Stabiliser les premiers repères temporels
Pour les plus jeunes, les premiers repères temporels sont associés
aux activités récurrentes de la vie quotidienne d'où l'importance d'une
organisation régulière et de rituels qui marquent les passages d'un
moment à un autre. Ces repères permettent à l'enseignant d'« ancrer »
pour les enfants les premiers éléments stables d'une chronologie
sommaire et de leur proposer un premier travail d'évocation et
d'anticipation en s'appuyant sur des évènements proches du moment
présent.
Introduire les repères sociaux
À partir de la moyenne section, les repères sociaux sont introduits
et utilisés quotidiennement par les enfants pour déterminer les jours de
la semaine, pour préciser les évènements de la vie scolaire.
L'enseignant conduit progressivement les enfants à relier entre eux les
différents systèmes de repérage, notamment les moments de la journée et
les heures pour objectiver les durées et repères utilisés par l'adulte
(dans cinq minutes, dans une heure).
Consolider la notion de chronologie
En moyenne section, l'enseignant propose un travail relevant de la
construction de la chronologie portant sur des périodes plus larges,
notamment la semaine. Il s'appuie pour ce faire sur des évènements
vécus, dont le déroulement est perceptible par les enfants et pour
lesquels des étapes peuvent être distinguées, ordonnées, reconstituées,
complétées. Les activités réalisées en classe favorisent l'acquisition
des marques temporelles dans le langage, notamment pour situer un propos
par rapport au moment de la parole (hier, aujourd'hui, maintenant,
demain, plus tard...), ou l'utilisation des formes des verbes
correspondantes. L'enseignant crée les conditions pour que les relations
temporelles de succession, d'antériorité, de postériorité, de
simultanéité puissent être traduites par les formulations verbales
adaptées (avant, après, pendant, bien avant, bien après, en même temps,
etc.).
En grande section, des évènements choisis en fonction des projets de
classe (la disparition des dinosaures, l'apparition de l'écriture...) ou
des éléments du patrimoine architectural proche, de la vie des parents
et des grands-parents, peuvent être exploités pour mettre en ordre
quelques repères communs mais sans souci de prise en compte de la mesure
du temps.
Sensibiliser à la notion de durée
La notion de durée commence à se mettre en place vers quatre ans de
façon subjective. En recourant à des outils et dispositifs qui
fournissent une appréciation plus objective, l'enseignant amène les
enfants non pas à mesurer le temps à proprement parler, mais à le
matérialiser en visualisant son écoulement. Ainsi, les sabliers, les
enregistrements d'une comptine ou d'une chanson peuvent permettre une
première appréhension d'une durée stable donnée ou la comparaison avec
une autre.
L'espace
Faire l'expérience de l'espace
L'expérience de l'espace porte sur l'acquisition de connaissances
liées aux déplacements, aux distances et aux repères spatiaux élaborés
par les enfants au cours de leurs activités. L'enseignant crée les
conditions d'une accumulation d'expériences assorties de prises de
repères sur l'espace en permettant aux enfants de l'explorer, de le
parcourir, d'observer les positions d'éléments fixes ou mobiles, les
déplacements de leurs pairs, d'anticiper progressivement leurs propres
itinéraires au travers d'échanges langagiers. L'enseignant favorise
ainsi l'organisation de repères que chacun élabore, par l'action et par
le langage, à partir de son propre corps afin d'en construire
progressivement une image orientée.
Représenter l'espace
Par l'utilisation et la production de représentations diverses
(photos, maquettes, dessins, plans...) et également par les échanges
langagiers avec leurs camarades et les adultes, les enfants apprennent à
restituer leurs déplacements et à en effectuer à partir de consignes
orales comprises et mémorisées. Ils établissent alors les relations
entre leurs déplacements et les représentations de ceux-ci. Le passage
aux représentations planes par le biais du dessin les amène à commencer à
mettre intuitivement en relation des perceptions en trois dimensions et
des codages en deux dimensions faisant appel à certaines formes
géométriques (rectangles, carrés, triangles, cercles). Ces mises en
relations seront plus précisément étudiées à l'école élémentaire, mais
elles peuvent déjà être utilisées pour coder des déplacements ou des
représentations spatiales. De plus, les dessins, comme les textes
présentés sur des pages ou les productions graphiques, initient les
enfants à se repérer et à s'orienter dans un espace à deux dimensions,
celui de la page mais aussi celui des cahiers et des livres.
Découvrir différents milieux
L'enseignant conduit les enfants de l'observation de l'environnement
proche (la classe, l'école, le quartier...) à la découverte d'espaces
moins familiers (campagne, ville, mer, montagne...). L'observation des
constructions humaines (maisons, commerces, monuments, routes, ponts...)
relève du même cheminement. Pour les plus grands, une première approche
du paysage comme milieu marqué par l'activité humaine devient possible.
Ces situations sont autant d'occasions de se questionner, de produire
des images (l'appareil photographique numérique est un auxiliaire
pertinent), de rechercher des informations, grâce à la médiation du
maître, dans des documentaires, sur des sites Internet. Cette
exploration des milieux permet aussi une initiation concrète à une
attitude responsable (respect des lieux, de la vie, connaissance de
l'impact de certains comportements sur l'environnement...).
À partir des expériences vécues à l'école et en dehors de celle-ci
par les enfants de la classe et des occasions qu'il provoque,
l'enseignant favorise également une première découverte de pays et de
cultures pour les ouvrir à la diversité du monde. Cette découverte peut
se faire en lien avec une première sensibilisation à la pluralité des
langues.
5.1.2. Ce qui est attendu des enfants en fin d'école maternelle
- Situer des événements vécus les uns par rapport aux autres et en
les repérant dans la journée, la semaine, le mois ou une saison.
- Ordonner une suite de photographies ou d'images, pour rendre compte
d'une situation vécue ou d'un récit fictif entendu, en marquant de
manière exacte succession et simultanéité.
- Utiliser des marqueurs temporels adaptés (puis, pendant, avant, après...) dans des récits, descriptions ou explications.
- Situer des objets par rapport à soi, entre eux, par rapport à des objets repères.
- Se situer par rapport à d'autres, par rapport à des objets repères.
- Dans un environnement bien connu, réaliser un trajet, un parcours à partir de sa représentation (dessin ou codage).
- Élaborer des premiers essais de représentation plane, communicables (construction d'un code commun).
- Orienter et utiliser correctement une feuille de papier, un livre
ou un autre support d'écrit, en fonction de consignes, d'un but ou d'un
projet précis.
- Utiliser des marqueurs spatiaux adaptés (devant, derrière, droite,
gauche, dessus, dessous...) dans des récits, descriptions ou
explications.
L'histoire des arts n'est pas oubliée, et pourrait trouver une porte d'entrée dans le domaine 3 : 3. Agir, s'exprimer, comprendre à travers les activités artistiques.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire